tiny house dans la nuit
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Les tiny houses : micromaisons, maxi-potentiel

Type d’habitat alternatif, les tiny houses sont nées aux Etats-Unis. Ces toutes petites maisons mobiles sont à mi-chemin entre la roulotte et le mobil home, mais possèdent bien d’autres atouts. Zoom sur ces petits espaces appelés « micromaisons », qui se veulent économes et durables.

Des proportions… hors normes

Voyez plutôt : de 10 m² pour les plus petites jusqu’à 40 m² pour les plus spacieuses, voici des proportions tout à fait originales pour un intérieur ! Notons tout de suite que ces habitats sont mobiles, car initialement montés sur une remorque, qui tient lieu de fondations. Avec ses roues et sa facilité de déplacement, on pense immédiatement aux vacances et à l’aventure, et à leurs cousins les camping-cars, les caravanes, roulottes et autres mobiles home. Mais les tiny houses, nées aux Etats-Unis, sont également utilisés en tant qu’habitat fixe.

intérieur d'une tiny house

De l’autre côté de l’Atlantique, ces petites maisons en bois « perdent » en effet de plus en plus leur remorque initiale, et deviennent des maisonnées fixes, habitées à l’année. Si l’espace est limité, les possibilités n’en sont pas moins grandes, car une micromaison a tout d’une grande :

  • Un intérieur isolé et chauffé : un toit et des murs solides protègent du froid et des intempéries ;
  • Un espace de vie pensé pour le quotidien, où l’on peut y cuisiner, manger, dormir, travailler et recevoir. Une petite cuisine, un espace de couchage, et une pièce de vie ;
  • De nombreux rangements: le moindre recoin est utilisé pour stocker ses effets personnels et autres denrées ;
  • Des sanitaires : un espace douche, des toilettes sèches ou chimiques ;
  • Et bien sûr une arrivée d’eau et l’électricité.

Au fond, une tiny house doit offrir les mêmes services (et le même confort) qu’une maison traditionnelle. Ainsi certains modèles sont équipés de climatisation réversible, d’une petite terrasse, de volets roulants électriques et même d’un parquet en chêne massif !

Un style de vie avant tout

Les micromaisons veulent cependant se distinguer des maisons traditionnelles, et pas seulement grâce à leur taille. L’accent est mis sur un habitat durable, économe et respectueux de l’environnement, autant d’arguments qui plaisent aux millenials. Ainsi certaines tiny houses sont équipées de panneaux solaires pour produire leur propre énergie, et les toilettes sèches sont la norme. Les murs sont en bois, les matériaux choisis se veulent durables et permettant une parfaite isolation. On est bien loin des caravanes bardées de plastique et peu accueillantes !

Les rangements, même s’ils sont nombreux, ne permettent pas d’accumuler les habits et autres bibelots. Le minimalisme est à l’honneur, aussi les fans de shopping et acheteurs compulsifs auront toutes les difficultés dans ces petits intérieurs. Le plan de maison est parfaitement optimisé pour gagner de la place, et les tiny houses s’inscrivent dans le mouvement qui promeut la simplicité et l’écologie. L’espace réduit de l’intérieur pousse à profiter de l’extérieur et de la nature environnante. Le « Tiny Movement », aux Etats-Unis, est aussi une réponse au gigantisme national, alors que la surface moyenne des maisons neuves est de 228 m².

Pas de permis de construire nécessaire

Assimilées aux caravanes, les micromaisons ne nécessitent aucun permis de construire ni déclaration de travaux. Elles peuvent être posées sur des terrains non constructibles, et ainsi valoriser des champs ou des espaces jusqu’alors inutilisés. Dans notre société où les normes et les barrières administratives sont légion, la tiny house profite aujourd’hui d’un vide juridique certain. Déplaçable sur toutes les routes françaises, les micromaisons commencent à gagner du terrain dans l’Hexagone, notamment en tant que résidences pour les vacances.

La déplacer vers votre lieu de vacances nécessitera tout de même un permis BE, aussi appelé « permis remorque », qui permet de conduire un véhicule tractant une remorque dont le poids est supérieur à 750 kg. Car les micromaisons pèsent, en moyenne, 3,5 tonnes : il faudra donc un peu de patience et de prudence pour les amener jusqu’à votre lieu de villégiature. Mais certains ont aussi fait le pari de vivre dans une tiny house à l’année, et même en famille.

Une famille peut-elle vivre à l’année dans une tiny house ?

homme qui enlève ses chaussures devant sa tiny house

En Europe, les tiny houses sont surtout utilisées pour des logements d’appoint : par exemple, un studio pour un adolescent ou lors de ses études, un espace dédié au camping saisonnier en famille ou même petites chambres d’hôtes en tant que nuitées « insolites ». D’autres vont plus loin et décident d’en faire leur résidence principale, à l’année, même avec des enfants. Il faut dire que les espaces mezzanines (avec les modèles qui bénéficient d’une toiture à double pente) et le caractère modulable des micromaisons permet de loger jusqu’à 5 voire 6 personnes !

Bien sûr, l’espace réduit ne permet pas de retrouver un confort équivalent à celui d’un large salon, mais les familles qui ont sauté le pas ne regrettent pas leur choix. « Retour à l’essentiel » salvateur, le passage à la tiny house est l’occasion de se délester des objets inutiles et de se retrouver plus souvent dans la pièce de vie. Les écrans et smartphones phagocytent moins le quotidien, l’extérieur est davantage valorisé et les coûts inhérents au logement sont beaucoup plus faibles. Car si toutes les familles ne sont pas forcément en capacité de vivre dans un si petit espace, il y a un point sur lequel tout le monde s’accorde : vivre dans une tiny house, c’est aussi vivre pour moins cher.

Quel est le prix moyen d’une tiny house ?

Ce n’est un secret pour personne : une maison traditionnelle, ou un appartement, ça coûte cher. Entre le coût initial à l’achat (et le crédit souvent nécessaire, sur 20 ou 25 années, pour devenir propriétaire), les taxes foncières et d’habitation, l’assurance, la consommation énergétique, les petits travaux du quotidien et les réparations d’usage, une habitation traditionnelle peut vite devenir un gouffre financier.

Les tiny houses ont l’immense avantage de coûter bien moins cher qu’un logement traditionnel. Comptez 15000 à 65000€ pour un modèle de taille moyenne bien équipé et bien isolé. 65000€, à l’heure actuelle, cela équivaut à l’achat de 6 à 8 m² dans Paris intramuros… A l’achat donc, les micromaisons sont bon marché, et à l’usage également ! Grâce à leur petit espace, ces habitats consomment nettement moins d’énergie. Avec des panneaux solaires et un système de récupération des eaux de pluie, votre tiny house peut d’ailleurs devenir en grande partie autonome, le tout avec un impact réduit sur l’environnement.

Les tiny houses : un choix raisonné ?

Malgré l’évolution progressive des mentalités, opter pour une tiny house peut paraître étonnant à bien des égards. Aller à l’encontre du matérialisme ambiant et investir dans un bien immobilier « alternatif » est sans nul doute un choix personnel fort. Tous ne pourront trouver leur bonheur au sein de ces mini-maisons. Pour autant, les micromaisons ne sont pas uniquement destinées aux « hipsters » ou aux originaux, mais plutôt aux jeunes familles désireuses d’opter pour un style de vie différent.

décoration de bureau minimaliste avec une horloge, une lampe et une plante

Reste, bien sûr, des inconvénients de taille, en plus du manque d’espace. Notons par exemple que financer une tiny house est difficile : votre banquier sera sûrement un peu décontenancé si vous demandez un prêt immobilier pour ce genre de bien. D’ailleurs, qu’en sera-t-il de sa valeur dans 10 ou 15 ans ? Comme tout logement atypique, la question de la revente paraît difficile. En outre, si vous vivez dans une région aux conditions climatiques difficiles, opter pour une tiny house n’est pas forcément un choix opportun, tant ces petites maisonnées veulent pousser leurs occupants à profiter de l’extérieur.

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